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Extrait 1 : La science en interaction avec les gens Extrait 2 : Imposer une lecture technique La science en interaction avec les gens par Vern Poythress Quand les gens entendent parler de mon amour pour la science et  les mathématiques, certains réagissent avec enthousiasme tandis  que d’autres avec effroi. « Pas moi ! » ou « Je détestais les maths. »  Bien que je me classe parmi les enthousiastes, je sympathise avec  les autres. Quelque part sur le chemin, beaucoup de ces personnes  ont commencé à éprouver de l’appréhension à l’égard de leurs  cours de mathématiques ou de science, et ce sentiment d’effroi a  probablement empiré avec le temps. Elles ne comprenaient pas  bien ce qui leur était enseigné en cours, et elles ne pouvaient  résoudre les problèmes qu’à force de lutter avec acharnement ou  alors en étaient totalement incapables. Rien ne tue plus le plaisir  d’apprendre que les échecs.  Bien entendu, les aptitudes diffèrent aussi d’une personne à l’autre.  Certaines préfèrent la science, d’autres l’anglais ou l’histoire ou  encore l’art. « Il faut que le monde vive ! »  L’IMPORTANCE D’UNE REPONSE REFLECHIE Mais je crois que tout ceci est la Parole de Dieu et que la science et  l’anglais et l’art tous reflètent sa sagesse. Quand bien même nous  aurions de faibles aptitudes personnelles dans quelque domaine  particulier, nous pouvons apprendre à apprécier et admirer ce que  des personnes compétentes font et ce qu’elles expérimentent.  Et aujourd’hui l’impact de la science, des idées scientifiques et des  fruits technologiques de la science se fait sentir continuellement  dans le monde. Que nous aimions la science ou non, nous avons  tous affaire avec elle au plan pratique.  Mais cela suscite alors la question suivante : « Est-ce que tout cela  est en effet le monde créé par Dieu ? Ou bien tout se réduit-il à la  matière, l’énergie et le mouvement ? » Et si notre monde est celui  de Dieu, quelle relation Dieu entretient-Il avec la science ?  Moi-même je suis un croyant en Jésus-Christ. Je dois donc  m’interroger à propos de la relation qui lie la foi chrétienne et la  science. Les gens croient souvent que la science s’oppose à la foi  chrétienne. La science, dit-on, a montré que l’univers est âgé de  plusieurs milliards d’années, tandis que la Bible dit qu’il n’a que  quelques milliers d’années. Et certains prétendent que la science  montre que les miracles surnaturels sont impossibles.  Cette façon de penser en termes d’antagonisme surgit non  seulement parmi les non-chrétiens mais aussi parmi certains  chrétiens. Je rencontre quelquefois des chrétiens qui ont peur de la  science parce qu’ils croient qu’elle est en antagonisme avec le  christianisme. L’idée d’antagonisme est répandue, mais elle repose  sur une histoire culturelle qui a distordu la compréhension qu’ont  les gens de la science.  Je voudrais allumer en vous une appréciation de la science telle  qu’elle devrait être, c’est-à-dire d’une science qui puisse être un  chemin nous amenant à la louange de Dieu et à servir les êtres  humains qui sont nos semblables. Avez-vous déjà vu une émission  télévisée animalière qui montrait l’histoire de bébés renards ou la  vie des phoques ? Souvent, dans de telles émissions, le  commentateur nous invite à admirer « la Nature » ou « Mère  Nature » comme source de sagesse, d’attention et de beauté. Mais  nous devrions ici reconnaître plutôt la sagesse, l’attention et la  beauté de Dieu. Une vision du monde centrée sur Dieu rétablit une  réponse correcte dans laquelle la louange est rendue au Dieu qui a  créé la nature et en prend soin.  MON HISTOIRE Peu de temps après mon entrée à l’école, je me fascinai pour  l’arithmétique. Faire des additions était pour moi comme jouer  dans un pays de merveilles plein de magie, parce que l’opération  s’effectuait avec une telle précision, une telle stabilité et une telle  cohérence. Elle exhibait une puissance énorme, parce que l’on  pouvait additionner de grands nombres tout en obtenant des  nombres encore plus grands, et ainsi de suite, aussi longtemps que  possible. (Je ne le savais pas encore, mais j’expérimentais le  charme de l’infini.) Les nombres fonctionnaient comme la magie  dans la mesure où les opérations effectuées sur le papier  s’accordaient parfaitement avec ce que l’on pourrait trouver en  mettant ensemble treize billes et quinze autres billes.  Mon intérêt finit par s’étendre à la science et aux mathématiques  de plus haut niveau. J’étais fasciné par la régularité, la relation de  dépendance et la beauté que je voyais. Je trouvais un sentiment de  repos dans la constance des lois physiques, leur précision et leur  harmonie.  Mon intérêt persistait et je devins major en mathématiques à  l’Institut de Technologie de Californie (California Institute of  Technology), puis je poursuivis des études doctorales en  mathématiques à l’Université de Harvard. J’enseignai ensuite à  l’Université d’Etat de Californie à Fresno avant de changer de cap  en poursuivant un deuxième centre d’intérêt, la Bible et la  théologie.  Avec les années, que devenaient ma fascination et mon sentiment  de mystère devant la science ? Dans une certaine mesure, ils  restèrent avec moi. J’apprécie toujours de lire le magazine  Scientific American. Mais l’instruction commença à évacuer le  sentiment de fascination et de mystère. Je suppose que cela devient  inévitable à un certain degré. L’instruction s’accompagne de la  familiarité avec la science, et cette familiarité peut produire un  manque d’attention, voire même l’ennui.  Mais d’autres forces étaient également à l’œuvre. La science telle  qu’elle est maintenant enseignée est influencée par une idéologie  de l’«objectivité » qui peut préférer cacher sous le tapis l’expérience  de fascination, d’enchantement, de beauté et de mystère.  L’exaltation n’est pas communiquée comme elle le devrait à chaque  nouvelle génération, et cette dernière ne saisit donc pas l’essentiel.  La science a été réduite à un jeu dans lequel nous apprenons des  règles sans signification dans le but de résoudre des problèmes  artificiels posés dans les tests élaborés par les professeurs. Ou alors  elle n’est rien de plus qu’un outil pragmatique grâce auquel nous  produisons des gadgets qui apportent le confort, les loisirs et une  position sociale. Ou encore, pour ceux qui excellent en science, elle  est une plateforme qui sert à exhiber avec orgueil la puissance et les  accomplissements intellectuels. Où est la vision pour le monde  entier qui nous entraînerait dans une appréciation de la  signification humaine de la science ?  Mon fils a étudié les sections coniques en cours de mathématiques  au lycée. Je crois que le sujet est magnifique. Mais pas lui, et il n’en  saisit pas l’essentiel. Je lui ai demandé si l’enseignant ou son  manuel de cours lui avait fourni la justification ou la signification  des sections coniques. Il m’a répondu que non. Si la question était  posée à l’enseignant, il répondrait : « Nous traitons ce sujet, parce  qu’il fait partie du programme. » Cette échappatoire revient à dire :  « Il n’y a pas vraiment de raison à cela, mais seulement une  décision arbitraire venant des autorités qui ont élaboré le  programme. » Un tel défaut d’objectif ne génère pas une bonne  atmosphère éducative, en dépit du fait que l’enseignant lui-même  possède un amour authentique pour sa matière et se dévoue à son  travail d’enseignement.  Mon épouse et moi avions constaté le problème chez notre fils  beaucoup plus tôt. Au milieu de son année de CE2, il étudiait la  biologie en mémorisant la terminologie scientifique correspondant  aux parties de la feuille ou aux divisions du règne animal. Il  n’étudiait pas comment les animaux se comportaient, mais se  contentaient de mémoriser. Je fus si consterné par cette vision  mutilée de la science que j’avais envie de détourner mon regard de  lui de honte. Je me mis à me dire sans conviction : « Ce n’est pas à  cela que la vraie science ressemble. La vraie science signifie  exploration et aventure. » Et aujourd’hui, ayant acquis davantage  de maturité, je pourrais ajouter : « Et de temps en temps, après une  ascension longue et fatigante, nous percevons un clin d’œil, à  couper le souffle, de la beauté de Dieu. »  Je voulais voir mon fils lire des histoires qui racontaient comment  les abeilles construisent leurs ruches et communiquent la position  des nouvelles sources de nectar, ou comment les pieuvres attrapent  leur proie, ou comment les diamants se forment. Qu’on lui fasse  apprécier la joie d’un équivalent sur papier d’un spectacle de la  nature toutes les fois que l’école ne peut pas offrir une présentation  multimédia efficace. Qu’on le laisse aussi sentir une part  d’excitation que l’on éprouve dans la découverte scientifique. Qu’il  entende l’histoire de la production du premier vaccin contre la  variole ou de la découverte de la pénicilline. Amenez toute la classe  dehors pour qu’elle observe les araignées à l’œuvre. Que les élèves  capturent quelques insectes femelles et découvrent ce qu’ils aiment  manger. Donnez-leur de découper des graines de grande dimension  pour voir ce qu’il y a à l’intérieur, et qu’ils les arrosent d’eau et les  observe grandir. Faites-leur démonter une vieille horloge mise en  boîte pour qu’ils essaient de découvrir comment elle fonctionne. Et  ne circonscrivez pas une telle expérience dans un projet de «  laboratoire » où tout le monde doit parvenir aux mêmes résultats  prédéterminés !  Je suis fier de dire que plus tard mon fils eut quelques très bonnes  notes dans les matières scientifiques. En classe de Sixième, les  élèves firent voler des fusées miniatures qui volèrent à 150 mètres  dans l’air. En classe de Cinquième, ils firent une expédition dans  une vallée traversée par un cours d’eau où ils devaient extraire de  l’argile schisteuse et la casser pour y trouver des fossiles.  Il est nécessaire que nous réformions nos conceptions de la science.  Et nous avons besoin de le faire d’une manière globale, par une  réflexion étendue sur la conception que nous avons du genre de  monde dans lequel nous vivons et sur le rôle que nous y jouons en  tant qu’humains. La civilisation occidentale a perdu de vue tout but  unifié, si ce n’est peut-être pour des poursuites superficielles liées à  la recherche du plaisir, de la prospérité et de la tolérance. Notre  civilisation a perdu son chemin, et nos universités sont devenues  des multi-versités sans centre. Les écoles primaires se portent  légèrement mieux. Il est dans l’air du temps d’entendre les paroles  suivantes dites aux lycées : « Il vous faut travailler maintenant sur  ces devoirs qui n’ont aucun sens, afin que vous puissiez entrer à  l’université, trouver un bon travail et vivre le rêve américain qui  consiste à avoir une grande maison avec deux voitures et un  téléviseur à écran plasma. » Le malaise qui existe dans les sciences  et à propos de leur signification n’est qu’une partie d’un malaise  plus grand dérivé d’une perte de sens qui nous engloutit.  Par conséquent, nous allons faire ensemble un long trajet dans le  but de repenser la signification de la science. Et cette  reconsidération, je la ferai en tant que croyant chrétien. Un autre  livre serait nécessaire pour présenter les preuves de ce que la foi  chrétienne est vraie et que la Bible est la Parole de Dieu. J’écris ce  livre principalement pour les chrétiens qui croient déjà dans ces  choses. Mais je crois que les éléments que je présente sont  pertinents pour tous, parce que les vérités de base concernant Dieu  et la science sont pertinentes pour tous. Même si vous n’êtes pas  chrétien, l’interaction entre la foi chrétienne et l’entreprise  scientifique peut vous intéresser. Non, cette interaction ne produit  pas le genre d’antagonisme que la pensée populaire suggère. Et  cette réflexion peut nous libérer de la vague de l’absurdité. 
PRESENTATION
Tables des matières : 1  Pourquoi les scientifiques doivent croire en Dieu 2  Le rôle de la Bible 3  La source d’autorité pour la connaissance 4  La création 5  Problématiques liées à Genèse 1 et la science 6  L’enseignement de Genèse 1 7  Evaluation de la science moderne à propos de l’âge de la terre 8  Evaluation des théories sur l’âge de la terre 9  Les théories des jours de 24 heures et de la création mature 10 La théorie des jours analogiques et la théorie du cadre 11 Le rôle de l’humanité en science 12 Le rôle de Christ en tant que Rédempteur en science 13 La Parole de Dieu en science 14 Vérité en science et dans la vie 15 Débats sur ce qui est réel : le caractère de la connaissance scientifique 16 L’expérience ordinaire du monde en relation avec les théories scientifiques 17 La relation création-recréation 18 Le mystère de la vie 19 L’origine des nouvelles espèces vivantes : le dessein intelligent 20 Dieu et les manifestations physiques 21 Une approche chrétienne de la physique et de la chimie 22 Une approche chrétienne des mathématiques Conclusion : Servir Dieu Annexe 1 : Genèse 1 selon la théorie du cadre Annexe 2 : Un mot de plus sur les nombres triangulaires
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